L’impressionnante guitare de jazz de Wes Montgomery

L’émergence d’une sommité du jazz

John Leslie Montgomery est né à Indianapolis le 6 mars 1923. Il fait partie d’un groupe de cinq mélomanes qui partagent un même amour des arts. En quatrième année, les cinq frères et sœurs grandissent ensemble, en se disputant. Trois d’entre eux deviendront de grands musiciens de jazz : Buddy, le grand frère de Monk, au piano et au vibraphone, et John Leslie, une légende de la guitare connue sous le nom de Wes Montgomery, à la basse.

Wes Montgomery est né de John Leslie.

Il commence à apprendre la guitare électrique à l’âge de 19 ans, en imitant son héros, Charlie Christian (considéré aujourd’hui comme l’ancêtre de la guitare électrique dans le jazz). Wes utilise sa bouche à la place d’un médiateur. Ce sera la marque du fabricant sur son instrument.

Les Montgomery Brothers sont fondés par lui et ses frères Buddy (pianiste) et Monk (contrebassiste). Les clubs de leur ville natale accueillent souvent les représentations du groupe.

Wes Montgomery et Lionel Hampton se rencontrent pour la première fois en 1948. Le vibraphoniste l’engage pour son énorme groupe. En tant que sideman (ou accompagnateur, selon le terme utilisé dans l’industrie), il enregistre son premier album avec lui. Les deux hommes joueront ensemble pendant deux ans. L’occasion pour Montgomery d’acquérir de l’expérience sur scène.

Wes revient à la réalité après une merveilleuse odyssée musicale… plus difficile et loin des joies de la scène. Avec sept enfants à nourrir, il passe beaucoup de temps à l’usine. Peu importe qu’il ne sache pas jouer de sa guitare ! Il travaille tous les jours. Le soir, il prend sa guitare et se rend dans l’un des nombreux clubs de la ville pour se produire. Lentement mais sûrement, la musique fait son retour, et de nouveaux projets sont en préparation : En 1957, il enregistre avec les Montgomery Brothers et le trompettiste Freddie Hubbard, également originaire d’Indianapolis.

De 1959 à 1963, les Années Riverside

Elles se caractérisent par un style de jeu basé sur l’improvisation. Montgomery se produit dans de petits groupes. Pendant ces quatre années, il travaille dur pour s’imposer en tant que leader. Cela prend fin en 1963, lorsque le musicien et la maison de disques s’effondrent tous deux.

J’aimerais partager avec vous une chanson de mon album Fusion ! Il est ironique que le titre de l’album soit « Jazz Fusion », car ce n’est pas ce qu’il est. C’est dans le Hard Bop que se situe l’enregistrement. Un son de jazz décontracté infusé de mélodies soulful. C’est délicat et raffiné.

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1967-68 : Les années A et M

En 1967, Wes signe avec A&M, un grand label indépendant. Pendant ces deux années, il enregistre trois albums qui connaissent un succès retentissant. Il utilise un style très accessible, avec des mélodies de base accompagnées par des bois et des instruments à cordes. Malgré le fait qu’il y ait trois albums, il y en a un de plus. Dans une certaine mesure, le jazz public qui avait auparavant enthousiasmé Wes Montgomery va se retourner avec la sortie de ses trois derniers albums… Quelques enregistrements pourront être considérés comme un peu trop « pop ».

Qu’est ce que ce grand guitariste à apporter ?

Wes a apporté quelque chose à la musique, comme les quelques rares guitaristes de génie qui sont passés par notre tympan. Quelque chose de tangible et de révolutionnaire. Quelque chose qui a marqué la musique d’un fil rouge et qui continue d’inspirer une foule de musiciens.

De quoi s’agit-il ? Pour commencer, laissez la spontanéité vous guider. Wes est autodidacte à la guitare. C’est Charlie Christian, un admirateur dévoué, qui l’a mis en lumière. Il est absorbé par le jeu de son héros. La musicalité de son mais. Il s’est donc libéré de toutes les contraintes et règles. Peu importe que beaucoup de guitaristes fassent appel à un médiateur. Peu importe la difficulté d’accéder à la guitare jazz. Il joue sans se poser de questions, laissant son oreille être le guide.

C’est là tout le génie de Montgomery. Son approche du jazz a rendu accessible une musique parfois considérée comme ésotérique. C’est beau et obsédant. Dès la première fois qu’on les entend, on a leurs standards en tête. On ne peut pas se tromper avec Wes Montgomery comme guitariste.

Son approche du jeu est unique

Quand il s’agit de Wes Montgomery, vous ne le verrez jamais utiliser un intermédiaire. Le guitariste jouait tout avec sa bouche. Quel est le raisonnement pour cela ? Pour une raison technique quelconque, Montgomery n’a pas été mis à sa place… Cela a été fait pour ne pas attiser la colère de ses voisins ! Plus tard, après une dure journée à l’usine, Wes a enfin eu le temps de jouer de la guitare. Pour ne réveiller personne, il devait faire le moins de bruit possible. C’était la seule façon pour lui de jouer jusqu’à la fin de sa vie, car la voix du médiateur ne lui convenait pas du tout.

Cette singularité lui confère une personnalité distincte. Il accentue même le plus petit des sons qu’il joue. Le chant littoral de la guitare. Selon la volonté du guitariste, il peut produire un son chaud ou froid.

Il se pousse au maximum en utilisant sa bouche, et il le fait encore et encore. Il attaque ses cordes aussi bien par le bas que par le haut. D’après George Benson, il avait une cornaline sur la lèvre. C’est à cause de cette corne que son son est si distinctif… Et c’est pourquoi personne ne pourra jamais l’égaler en termes de qualité.

Son improvisation accroche l’oreille et étouffe l’esprit

Il réinterprète la structure harmonique de ses chansons en improvisant. La chanson progresse au rythme de son soli. C’est ainsi qu’il voit ses improvisations : Il développe des idées musicales à partir d’un accord qu’il rejoint. Seulement, les notes qu’il choisit sont souvent différentes de celles jouées par la section rythmique. Outre le cadre harmonique de la chanson, cela lui donnait une toute autre teinte au fur et à mesure de son improvisation.

Dans son jeu d’octave, Wes Montgomery est immédiatement reconnaissable. Au lieu de jouer une mélodie avec des notes de base, il les doublait avec leur aigüe d’octave. Dans ses improvisations, il emploie souvent cette méthode.

A cela s’ajoutent des soli d’une fluidité incomparable, ainsi que des mélodies d’accords complexes. La palette de jeu de Wes Montgomery est ainsi faite.