Est-ce normal de ne pas aimer la musique ?

Il a été démontré que la musique a un effet positif sur notre santé mentale. Sauf dans certains cas où ça ne marche pas et où le rock devient du bruit et l’opéra une purge. Et qu’il s’agisse d’un cas d‘hystérie musicale » ou d’apathie, c’est beaucoup plus courant que les gens ne le pensent.

Quel genre d’effets psychologiques la musique a-t-elle sur nous ?

Il y a de la poésie dans la façon dont le docteur Pierre Lemarquis décrit les nombreux bienfaits tangibles d’écouter de la musique tout en travaillant. « La musique sculpte et caresse notre cerveau. » Le neurochirurgien de Toulon est spécialisé dans l’étude des liens entre la musique et le cerveau, notamment auprès des patients atteints de la maladie d’Alzheimer (pour plus d’informations. Depuis le début de l’histoire de l’humanité, partout les gens chantent, dansent et frappent à la batterie. À la lumière de cela, l’écoute musicale est la forme d’art la plus universelle

Est-il humainement possible d’être inconscient de cette situation ? Selon Pierre Lemarquis, « il n’arrive presque jamais que je rencontre quelqu’un qui n’ait pas au moins un petit faible pour au moins un type d’art ». Ceci est basé sur ses 30 années d’expérience dans le conseil.

Cependant, il y en a d’autres qui sont complètement et totalement sourds à la musique. Ce n’est pas un inconvénient; il a juste besoin de « câblage« . Ou plus précisément, l’un des nombreux enchevêtrements qui existent entre nos oreilles (qui captent l’information) et le système de récompense du cerveau (qui nous procurera du plaisir).

Nous sommes deux ici, pour être exact, Pierre Lemarquis. Une personne qui nous maintient en vie, enregistre des connaissances, les compare à ce qu’il sait déjà (d’où l’attrait des chansons familières aux refrains répétés), et nous motive à agir dans le monde. C’est l’esprit rationnel, ou Apollon, si vous préférez.

Ici, la musique joue un rôle important dans l’acquisition du langage et la formation de la mémoire. Mais un ordinateur pourrait faire ce que fait ce cerveau aussi bien, sinon mieux. Heureusement, il y en aura un second, dédié à Dionysos et à la joie de vivre, source de plaisir et de récompense ; là, l’art, y compris la musique, jouera sans aucun doute un rôle important. Parce que nos cerveaux sont capables de bien plus que nous maintenir en vie, et encore faut-il avoir du désir.

Lorsque la musique atteint cette région généreuse du cerveau, notre cerveau nous envoie un flot d’endorphines de bien-être en guise de remerciement. La dopamine, l’hormone du bonheur, qui joue également un rôle dans le mouvement, est responsable de la danse involontaire que beaucoup d’entre nous ressentent en réponse à la musique. Mais il existe aussi d’autres composés qui semblent être des antidépresseurs, comme l’ocytocine (l’hormone de l’amour/de l’attachement) ou la morphine endogène (fabriquée par notre corps) aux propriétés antalgiques, principale cause de chair de poule et autres effets secondaires lorsqu’une pièce est trop bon pour résister.

La description ressemble à une combinaison de médicaments, et c’est parce que les drogues et la musique affectent les circuits de récompense du cerveau de la même manière. Pierre Lemarquis, amusé, déclare : « Cela explique qu’on puisse s’ouvrir à la musique sans, heureusement, d’énormes effets secondaires. L’un de ces effets secondaires, cependant, pourrait être assez dérangeant : « Avoir un morceau dans la tête sans arrêt est une façon pour notre cerveau de se réjouir afin d’activer ces composés qui lui font du bien. »

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Mais pourquoi certaines personnes n’aiment tout simplement pas la musique ?

Que signifie ne pas aimer la musique, au sens de prendre du plaisir à l’écouter, quel qu’en soit le genre, alors que le faire est censé faire tant de bien à nos petites caboches ? Il y a autant d’explications possibles qu’il y a d’acteurs majeurs. Freud a dit qu’il était indifférent à la musique et qu’il ne voulait pas qu’elle l’affecte car elle était « irrationnelle », « étrangère », « incompréhensible » et « inaccessible » selon ses propres mots et était, comme c’est si souvent le cas avec le père de la psychanalyse, apparenté à… Une affaire de dipsomanes.

Un autre exemple bien connu, celui-ci semblant moins intellectuel, qui pouvait sentir le rythme et danser dessus mais ne reconnaissait pas une chanson à son titre. Même si Theodore Roosevelt connaissait les paroles de l’hymne national américain, il ne savait pas le bon moment pour le défendre. Il devait compter sur ses compagnons de tribune pour cette information.

C’est ce qu’on appelle l’amnésie , et elle est causée par une anomalie neurologique qui empêche un individu normalement audité de percevoir ou de comprendre le rythme, la mélodie ou l’harmonie musicale. Elle n’est pas toujours héréditaire, mais plutôt causée par des lésions cérébrales ou présente dès la naissance. Il a été estimé que 1 à 4 % de la population mondiale souffre d’amnésie ; ce nombre a été révisé à la hausse à 1,5 % en 2017 sur la base d’un échantillon de plus grande taille.